La mobilité inter-sectorielle du capital aligne la valeur d’échange (réalisée sur le marché) et la valeur d’usage (tirée de l’utilisation) des moyens de production, de sorte qu’il n’y a plus de survaleur à extraire de ces derniers après leur achat. Seul le travail vivant est source de survaleur (laquelle peut se répartir selon d’autres critères – notamment la productivité). C’est pourquoi l’accumulation du capital (constant) se heurte au manque relatif de travail vivant, menaçant la profitabilité. Ce qui pourrait paraître suffisamment problématique devient absolument désastreux quand on comprend qu’une accumulation disproportionnée signifie la progression du pouvoir de nuisance de chaque travailleur (sabotage) et ainsi la remise en question de la masse même de la survaleur.
Avec les gains de productivité, les alternatives à l’accumulation sont aussi préoccupantes : hausse des salaires qui doit s’accompagner de celle de la volonté de consommer (autrement le temps de travail diminue), ou dilapidation et donc incitation accrue à l’expropriation. La modération des gains de productivité peut résulter du désinvestissement (par crainte de ne pas rentabiliser l’équipement neuf) ou d’une décision de l’actionnariat si celui-ci élimine de fait la concurrence entre les entreprises – laissant toutefois ouverte la porte à une concurrence ‘par en bas’.
On constate que depuis 2012, la productivité mondiale du travail s’est stabilisée autour de 1 %. Le capital est-il devenu conscient ?